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Handicap. Venus de toute la France, ils se dépassent au championnat de para cross adapté, à Cholet

Le championnat de France de para cross adapté s’est tenu, ce samedi 2 mars, à l’hippodrome de Clénet, à Cholet. Les athlètes sont venus de tout l’Hexagone pour participer à ce week-end où seul le dépassement de soi compte.

 

De nombreuses équipes sont arrivées vendredi, après des heures de voyage. Mais les choses sérieuses ont bien commencé, ce samedi 2 mars, à l’hippodrome de Clénet, à Cholet. Là où s’est déroulé le championnat de France de para cross adapté, organisé cette année par l’association Entente des Mauges. Quelque 385 athlètes ont franchi la ligne d’arrivée pour tenter de remporter un des 56 titres en lice. Hommes et femmes, petits et grands, âgés de 7 à 60 ans, ils sont tous atteints d’un handicap mental (déficiences intellectuelles, psychotique, trouble du comportement, autisme). Dans les rangs, de nombreux enfants, dont certains encore en vacances scolaires. À Cholet après avoir bataillé pour gagner leur place, leur envie de se dépasser est plus forte que tout.

 

« Le para cross adapté permet de valoriser le travail des jeunes »

L’équipe de Yoan, arrivée de Samer (Pas-de-Calais), entre Boulogne-sur-Mer et le Touquet- Paris-Plage a cumulé les médailles dès la matinée. Chez les plus jeunes, les catégories sont nombreuses et moins denses. L’occasion de rafler les médailles, à l’instar de Sylvain, 9 ans, qui a fini premier de sa catégorie. Lucie, la seule fille parmi neuf garçons, a elle aussi reçu sa médaille. Léo, lui, a fini troisième de sa catégorie. À 12 ans, atteint d’un fort diabète, il est suivi de près par l’infirmière qui accompagne l’équipe aux côtés de deux éducateurs sportifs. Fatigué, l’adolescent confie : C’était dur de courir dans la boue.

 

Pas de chance ! Ces mini-champions ont, en effet, pâti d’une météo peu clémente ce samedi. Le corps ankylosé, les jambes aspergées de terre… Mais le sourire et les souvenirs perdurent. Alexis, 17 ans, a déjà participé au championnat de France, l’an dernier, à Brindas (Rhône), à l’ouest de Lyon. C’est même la troisième fois qu’il y participe. Je m’entraîne tous les vendredis . Ce samedi, il a fini 8e sur 80 jeunes.

Courir pour se trouver

Il y a bien sûr la fierté de rapporter des médailles à la maison, mais cela va beaucoup plus loin. C’est une avancée vers l’estime de soi. Les jeunes sont en demande. Ils cherchent à se dépasser physiquement pour se prouver qu’ils peuvent atteindre le même niveau que n’importe quel gamin dit normal , explique Yoan, l’éducateur sportif. Dans l’institut médico- éducatif (IME) du Boulonnais, où il encadre les jeunes, la pratique de l’athlétisme est grandissante. Il y a quatre ans, nous n’avions que quatre jeunes. Aujourd’hui, ils sont dix à participer au championnat de France.

Cela demande d’être assidu, nous confirme Florian, éducateur arrivé de Châlons-en-Champagne (Marne), au sud de Reims : Le para cross adapté permet de valoriser le travail des jeunes sur soi tant dans la vie quotidienne que dans l’exercice. Cela demande de participer toutes les semaines à l’entraînement. C’est indispensable pour rester au sein du club.

 

Poser un cadre autour des valeurs fédératrices du sport aide les jeunes à se construire. Avec seulement 1 h 15 de préparation toutes les semaines, Isaac, ce grand garçon de seulement 14 ans, court les 2 000 mètres en 9 minutes 45, parmi les meilleurs de son club qui compte 24 jeunes. Selim, 16 ans, s’exprime difficilement, mais sa bonne humeur est contagieuse. Le jeune homme n’en est qu’à sa première année d’athlétisme, et rêve de finir premier sur le podium. Si ce n’est pas pour cette année, le garçon se prépare déjà pour l’année prochaine…

 

À savoir : Un gala pour fédérer les jeunes

Cette rencontre nationale n’est pas seulement une compétition sportive. Le soir venu, changement de décor et d’habits. Les sportifs sont invités au gala organisé à la salle polyvalente de Mortagne-sur-Sèvre (Vendée). Un événement pour fédérer les jeunes, sans jugement pour le handicap que portent les uns ou les autres. C’est une grosse boum, où les jeunes font la fête entre eux, sans se soucier de rien d’autre que de s’amuser , nous expose Florian. Il nous décrit un véritable défouloir. Une aubaine pour fatiguer les jeunes avant de reprendre la route ce dimanche.

 

Article rédigé par le journal ouest france

 

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