De l’atelier mécanique à la peinture : le parcours artistique de Jean-Claude Tessier
Bonjour Jean-Claude Tessier, merci de m’accorder cet entretien. Je suis ravie de discuter avec vous aujourd’hui pour en savoir plus sur votre passion pour la peinture.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience à l’ESAT du Boulonnais ?
Avant de travailler à l’ESAT, j’ai travaillé dans trois entreprises dans les marées en tant que fileteur. Ensuite, c’est Monsieur Bolard qui m’a fait entrer à l’ESAT du Boulonnais.
Quels étaient vos ateliers ou activités préférés à l’ESAT ?
J’étais à l’atelier mécanique. J’étais perceur et j’aimais fabriquer des cayelles (chaises) pour l’hôpital.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à l’ESAT ?
À l’ESAT, j’ai rencontré Gislaine, qui est aujourd’hui ma femme. Elle m’écrivait des petits mots.
Avez-vous développé des amitiés particulières ?
Oui, je suis resté en contact avec Joël Godin. J’ai encore son numéro de téléphone, et pendant les vacances, on va ensemble à la pêche.
Après avoir passé de nombreuses années à l’ESAT du Boulonnais, Jean-Claude Tessier a entamé une nouvelle étape de sa vie de retraité. Il se rend désormais au service retraite, où il découvre de nouvelles activités tout en continuant à cultiver ses passions. »
Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien ?
J’aime bien venir ici, ça change un peu. Je vois des
nouvelles têtes et ça fait du bien.
Quelles activités avez-vous découvertes ici ?
Ici, je joue aux cartes, et j’ai découvert des sorties comme le
marché de Noël de Lille ou encore le cirque à Calais avec le service retraite.
D’où vient votre passion pour la peinture ?
Tout a commencé à l’âge de 9 ans, dans ma chambre, avec une feuille et un crayon. Je
gribouillais avec un crayon de bois ou un bic. Plus tard, j’ai découvert la peinture et j’ai intégré
les Beaux-Arts de Boulogne-sur-Mer. Mais j’ai dû arrêter, car c’était trop cher à l’époque.
Quels thèmes ou styles privilégiez-vous dans vos créations ?
Aux Beaux-Arts, on explorait tous les styles. Une fois, on devait dessiner une femme posant devant nous. Mais son portrait s’est révélé compliqué : ses yeux semblaient partir dans tous les sens ! Ce jour-là, j’ai décidé d’abandonner les portraits pour me concentrer sur les paysages, que j’aime peindre depuis toujours.
Comment organisez-vous votre temps pour peindre ?
Je peignais souvent dans ma cave. Une fois, j’ai tenté de peindre en extérieur, au Calvaire des Marins, mais la présence d’un observateur m’a mis mal à l’aise. Depuis, je préfère peindre seul, dans ma cave ou parfois au service retraite.
Qu’est-ce que la peinture vous apporte au quotidien ?
Peindre me détend. Quand mes mains crampent, j’arrête pour éviter de me forcer.
Avez-vous déjà exposé vos œuvres ?
Oui, trois fois ! La première au centre social Nautilus, la deuxième lors d’une cérémonie des vœux de l’association, et la dernière à Samer.
Un dernier mot à partager avec ceux qui découvriraient votre histoire ?
Il faut savoir jouer avec les couleurs, comprendre leurs mélanges, être patient et surtout, éviter
de trembler. Aujourd’hui, je ne peins plus : je n’ai plus de place pour exposer mes œuvres, et la
peinture à l’huile coûte trop cher. Mais je m’épanouis autrement avec le diamond painting, une
activité qui me permet de continuer à créer.